est
né le 2 février 1714 à Rosenthal en Saxe.
Son père était pasteur et peu de temps après
la naissance de Gottfried August, la famille s’installa
à Porschendorf prés de Pirna où Homilius
passa les premières années de son existence. Après
la mort de son père en 1722, Homilius fréquenta
l’école de l’église Ste Anne à
Dresde que dirigeait alors son oncle maternel.
En mai 1735, Homilius fut inscrit sur les registres de la faculté
de droit de l’université de Leipzig après
avoir échoué à une candidature aux fonctions
d’organiste auprés de l’église Ste
Anne à Dresde. L’acte de candidature de Homilius
fait apparaître qu’il avait déjà remplacé
occasionnellement l’organiste titulaire. Homilius exerçait
également d’autres activités musicales à
Leipzig. Ainsi, Christian Friedrich Schemelli rapporte qu’il
avait lui-même fait son « apprentissage en musique
chez… Bach à Leipzig et auprès de l’habile
musicien Homilius alors à Leipzig ».
Les premiers motets de Homilius pourraient d’ailleurs
avoir été composés lors de cette période
leipzigoise (« Wünschet Jerusalem Glück »
à quatre voix, copie datée de 1736, et «
Gott, wir warten deiner Güte », copie datée
de 1737), après avoir composé auparavant une cantate
à Dresde (« Gott der Herr ist Sonn und Schild »,
1734). C’est sans doute à cette époque aussi
que Homilius fut l’élève de Jean
Sébastien Bach ainsi qu’en témoigne
Johann Adam Hiller. Il était également en contact
avec l’organiste de l’église St Nicolas,
Johann Schneider, un autre élève de Bach. Homilius
pourrait d’ailleurs avoir été une sorte
d’assistant de Schneider.
Après une candidature infructueuse à un poste
d’organiste à Bautzen, Homilius obtint en 1742
la charge d’organiste à la Frauenkirche de Dresde.
En 1755 enfin, il succéda à Theodor Christian
Reinhold en tant que cantor de la Kreuzkirche et directeur
de la musique des trois principales églises de Dresde,
charge qu’il occupa jusqu’à sa mort le 2
juin 1785.
Homilius exerçait toutefois son activité principale
à la Frauenkirche et non à la Kreuzkirche. Cette
dernière, en effet, avait été détruite
en 1760 par l’artillerie prussienne durant la Guerre de
Sept ans et ce n’est qu’en 1792 que sa reconstruction
fut achevée.
Christian Friedrich Schemelli, Johann Adam Hiller, Johann Gottlieb
Naumann, Johann Friedrich Reichardt, Christian Gotthilf Tag
et Daniel Gottlob Türk furent au nombre de ses élèves.
Homilius a laissé une œuvre considérable
: outre les innombrables motets, il est l’auteur
d’environ 200 cantates sacrées, d’un oratorio
de Pâques et d’un oratorio de Noël
ainsi que six compositions pour la Passion, de six
Magnificat pour voix seules, deux Magnificat pour soli, chœur
et orchestre (attribution incertaine), deux importantes collections
de chorals à quatre voix, sept « Gesänge für
Maurer » (Chants pour des Maçons), 28 préludes
pour orgue (dont certains avec cor obligé), un concerto
pour clavecin ainsi qu’un traité de la basse continue.
Les compositions de Homilius furent très appréciées
de leur temps et connurent une large diffusion. Encore du vivant
du compositeur, J. F. Reichardt rapporte que Homilius serait
« maintenant certainement le meilleur compositeur de musique
sacrée ». Peu de temps après sa mort, le
lexicographe Ernst Ludwig Gerber indiquait qu’ «
il était sans conteste le plus grand de nos compositeurs
de musique sacrée » (1790). Seuls les motets furent
sauvés de l’oubli. Pour la première fois,
J.A. Hiller en publia quelques uns dans ses « Vierstimmige
Motetten und Arien », Leipzig, 1776 et ss. D’autres
furent publiés au XIXe et au XXe siècle dans divers
recueils de musique chorale (certes, un choix restreint, certains
motets ayant fait l’objet de plusieurs éditions).
Les motets furent également signalés par les historiens
de la musique du XIXe siècle comme Carl von Winterfeld
1847, Philipp Spitta 1881 ou Karl Held.
(extrait de « Homilius Motetten
» de Uwe Wolf – traduction C. Henri Meyer)
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